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Posté le: Lun 7 Fév - 20:39 (2011)   Sujet du message: De sérieux soupçons sur les liens entre entérovirus et diabète de type 1 |
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L'incidence du diabète de type 1 augmente rapidement depuis une vingtaine d'années, particulièrement chez les enfants de moins de 5 ans et cette augmentation paraît trop importante pour être seulement due à des facteurs génétiques. En Europe, entre 1989 et 2003, l'accroissement annuel moyen est ainsi évaluée à 3,9 %. Outre les facteurs génétiques, des facteurs immunologiques et environnementaux interviennent de façon complexe dans l'apparition du diabète de type 1. Les études épidémiologiques ont mis en évidence, non seulement des différences géographiques importantes dans l'augmentation de l'incidence constatée récemment, mais aussi des variations saisonnières et une augmentation de l'incidence après des épidémies d'entérovirus. L'entérovirus se retrouve ainsi l'un des agents environnementaux les plus suspects d'être en relation avec l'apparition d'un diabète de type 1. Des taux plus élevés d'infection par entérovirus ont été notés chez des patients au moment du diagnostic d'un diabète de type 1 que chez des sujets contrôle. Toutefois, une revue systématique d'études sérologiques concernant le virus Coxsackie B n'avait pas permis de mettre en évidence un lien avec le diabète. Une nouvelle méta-analyse a été réalisée par une équipe australienne, incluant cette fois des études ayant fait appel au diagnostic moléculaire pour recenser les cas d'infections à entérovirus. Il s'agit d'études observationnelles, avec recherche de la présence d'ARN viral ou de la protéine de capside dans le sang, les selles ou les tissus de patients présentant un pré-diabète ou un diabète de type 1. Au total 26 études ont été incluses dans la méta-analyse, totalisant 4 448 patients. L'analyse confirme l'existence d'une association significative entre la positivité des marqueurs d'une infection à entérovirus et un pré-diabète avec présence d'auto-anticorps (OR 3,7 ; IC 95 % 2,1 à 6,8) et plus importante encore pour le diabète de type 1 clinique (9 ,8 ; 5,5 à 17,4). Les auteurs signalent d'entrée des différences importantes dans le design des études sélectionnées, responsables d'une grande hétérogénéité statistique. Ils émettent aussi quelques réserves quant au fait que ces études étant observationnelles, elles ne peuvent pas prouver le rôle de l'entérovirus dans la pathogénie du diabète, elles ne font qu'en renforcer la présomption. Des études prospectives de grande envergure pourraient être menées pour éclaircir ce lien depuis longtemps suspecté.
Yeung WC G. et coll.: Enterovirus infection and type 1 diabetes mellitus: systematic review and meta-analysis of observational molecular studies BMJ 2011;342:d35 ________________________ c'est la volonté d'un homme qui fait son destin
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